TEXTES
SANS MOI
CE QUE J’AIME
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003, extraits)
J’aime bien les
routiers quand ils bloquent les routes
Et font de ce pays une
longue déroute
J’aime les
marins-pêcheurs quand ils ferment les ports
Et les ambulanciers qui
ne portent plus les morts
J’aime de l’agriculteur
les barrages filtrants
Et ses hargneux blocus me
paraissent épatants
J’aime la suffisance
qui se voit comme le nez
Au milieu du visage de la
modernité
J’aime bien quand un
car de touristes se renverse
Bourré de jeunes
Allemands ou de vieilles d’Anvers
J’aime le rolleriste
qui s’écrase par terre
Et le trottinetteur qui
part le cul en l’air
J’aime la pluie qui
disperse les fêtes carnivores
S’il tombait de la
merde ce serait mieux encore
Et tous ces vigilants des
causes assurées
Qui se campent en héros
de causes désespérées
Et j’aime l’asservi
des chiottes médiatiques
Lorsqu’il voit démentis
tous ses beaux pronostics
J’aime les sondages qui
baissent et les cotes qui tombent
Et les bonnes opinions
qui si vite retombent
Car c’est dans l’échec
seul que la liberté vit
Et toute réussite
bientôt l’anéantit
L’EXISTENCE DE DIEU
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres,2003)
Entre avant-hier et
demain
Il y avait toujours tes
mains
Parfum perdu doigts de
satin
Je me souviens de ces
matins
Entre vendredi et l’hiver
Je sentais battre tes
artères
Lumière de l’être
chair de ma chair
Notre bonheur était
précaire
Entre lundi et l’univers
Il y avait des ciels
amers
Cheveux froissés draps
du matin
Je sens toujours courir
tes mains
Entre tes seins et le
lointain
On entendait chanter un
psaume
Essor d’oiseau nuage
carmin
Je me souviens de ce
royaume
Entre le présent et tes
reins
Mes appétits étaient
sans fin
Fièvre passée murmure
d’amour
Je te revois à
contre-jour
Entre avant-hier et
l’imparfait
Il y avait ton corps
parfait
Années finies ciel
immobile
Que notre joie était
fragile
Entre novembre et le
soleil
Tu étais comme un
arc-en-ciel
Feu de ton ventre croix
de tes yeux
Tu prouvais l’existence
de Dieu
LÂCHE-MOI TOUT
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003)
Fous-moi donc la paix
Avec ma santé
Si je veux crever
Je t’ai rien demandé
Lâche-moi maintenant
Lâche-moi vraiment
Lâche-moi tout le temps
Lâche-moi réellement
Gros con malfaisant
Lâche-moi vraiment
On t’a rien demandé
Rends-moi mes amphés
Laisse-moi mes vices
Rends-moi mes délices
Mes boyards maïs
Civilisatrices
Rends-moi mes Gitanes
Sans filtre et sans
reproche
Et que Dieu te damne
Ou bien qu’il
t’embroche
Tu pues le respect
Et tu pues la haine
Va donc t’occuper
De ta mort prochaine
Tu ne survis plus
Qu’en te croyant beau
De ne fumer plus
Tu es un corbeau
Lâche-moi localement
Lâche-moi totalement
Lâche-moi carrément
Lâche-moi pleinement
Tu es le vautour
Du Social sacré
Qui voltige autour
De ma liberté
Tu as bonne mine
Avec ta bonne mine
Ta connerie divine
Qui crie la famine
Je t’ai rien demandé
Veux-tu décamper
Depuis trop longtemps
Tu me nuis gravement
Rends-moi mes plaisirs
Qui me regardent seul
Je n’ai pas désir
De ta très sale gueule
Occupe-toi de toi
T’occupe pas de moi
Quand je suis sans toi
Je suis comme un roi
Lâche-moi premièrement
Lâche-moi deuxièmement
Lâche-moi troisièmement
Lâche-moi tout le temps
Je suis sans effroi
Quand je suis sans toi
Je suis sans pourquoi
Je n’ai jamais froid
Je suis sans émoi
Quand tu n’es pas là
Tu menaces ma foi
Par pitié tais-toi
Va-t’en choléra
Laisse-moi ma santé
Je t’appartiens pas
Va te faire torcher
Je ne partage pas
Tes buts sur la terre
Je ne souhaite pas
De vieux os y faire
Surtout avec toi
Ce sera sans moi
Je ne demande pas
D’aide humanitaire
Lâche-moi simplement
Lâche-moi purement
Lâche-moi brusquement
Lâche-moi subitement
Restitue-moi tout
J’ai rien réclamé
Redoute mon courroux
Rends mes voluptés
Mes psychotoniques
Et mes narcotiques
Et mes antalgiques
Très béatifiques
Et mes stimulants
Psychostimulants
Anorexigènes
Qui effacent la peine
Ceux du tableau B
Ceux du tableau C
Substances toxiques
Des plus sympathiques
Et tous les dopants
Et les stupéfiants
Et tous mes élans
Et les neiges d’antan
Lâche-moi gentiment
Lâche-moi salement
Lâche-moi méchamment
Lâche-moi totalement
Tu portes malheur
Avec ton bonheur
Ton précautionneux
Abus dangereux
Oublie-moi Ducon
Mets-toi bien profond
Toute ton obsession
De la protection
Va donc te faire mettre
Va te faire omettre
Te faire oublier
Arrête de faire chier
10 SEPTEMBRE 2001
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003)
Il faisait chaud sous les
tilleuls
De ce restaurant de
Breteuil
Tu avais mangé du
chevreuil
Et moi du lapin au
cerfeuil
C’était une très
belle soirée
Tu m’as dit on dirait
l’été
Puis vers le ciel tu as
levé
Soudain ton beau regard
blessé
Quelque chose en haut
s’annonçait
Mais tu paraissais plutôt
gaie
Et pourtant tu as murmuré
Que tout te semblait
terminé
Je crois que je n’ai
plus envie
De poursuivre encore ma
vie
La jeunesse maintenant a
fui
Je dis adieu à ma survie
Je ne veux pas que tu me
voies
Devenir vieille mois
après mois
Je n’ai plus très
envie je crois
De nous voir vieillir toi
et moi
J’aurais bien voulu
répliquer
Mais une panne
d’électricité
Frappant d’un seul coup
le quartier
Dans les ténèbres nous
a plongés
Nos voisins ont alors
chanté
De très bruyants Happy
birthday
C’étaient les membres
d’un congrès
Pour une mondialisation
sans frais
Avec des gestes
frénétiques
Ils guettaient l’arrivée
classique
D’un gros gâteau
automatique
Et ses bougies
systématiques
C’étaient des crétins
pacifiques
Ce n’était qu’une
panne électrique
Et non le Jour de jours
tragiques
De l’attaque
apocalyptique
C’était une très
belle soirée
On aurait presque dit
l’été
Sous les étoiles se
préparait
Un grand bond pour
l’humanité
J’ai fait encore un
calembour
Tu as retrouvé ton
humour
Nous pensions encore mon
amour
Que demain serait un
autre jour
SANS MOI 1
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003, extraits)
Le moral des ménages qui
a encore baissé
La crainte qu’on sent
rodé sur les marchés boursiers
L’indice européen
publié par l’Insee
Qui donne des résultats
fortement dégradés
Sans moi ni moi ni moi
Ni moi ni moi ni moi
Le secteur aérien en
chute continuelle
Qui entraîne avec lui
l’industrie touristique
Dans la bourrasque
affreuse d’une toute nouvelle
Épidémie de
pneumopathie atypique
Sans moi ni moi ni moi
Ni moi ni moi ni moi
Je me garderai bien
d’être si discourtois
Je dis sans moi sans moi
Ni moi ni moi ni moi
Librairie-bar à vin
anti-consumériste
Où l’on trouve des
tee-shirts vraiment non-conformistes
Aux slogans drolatiques
parmi lesquels voisinent
Dans un joyeux fatras
Bourdieu et Bakounine
FUTUR ETERNEL DE
SUBSTITUTION
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003, extraits)
Nous aurons des journées
nationales et mondiales
Nous aurons des journées
régionales et fatales
Nous aurons des années
locales et conviviales
Nous aurons des conneries
quinquennales et florales
Même après le lendemain
du premier jour d’Après
Quand les quatre horizons
finiront de brûler
Par-delà le dégoût et
par delà l’horreur
Nous aurons des journées
comme à la première heure
Par delà le dégoût et
par-delà les pleurs
Nous aurons des journées
comme avant le malheur
Par-delà le dégoût et
par delà ta peur
Nous aurons des journées
pour faire battre ton cœur
Il nous restera tout
puisque rien n’existait
Il nous reviendra tout
puisque tout languissait
Rien ne sera fini puisque
tu existais
Et rien n’existera
puisque tu souriais
Et ta vie paraîtra
toujours aussi bidon
Tout ce que nous avions
nous l’aurons à foison
Rien ne s’évanouira je
veux te rassurer
La fin du monde est douce
elle est déjà passée
N’aie pas peur mon
amour il restera le jour
C’EST LA RENTREE
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres,2003)
Les médiatique et leurs
flicards
Les méphitiques et leurs
tocards
Les hystériques en
camping-car
Les amnésiques et leurs
mouchards
Les colériques et les
clochards
Les cubiques modiques au
caviar
Les archaïques dans le
coaltar
Et les crottes de biques
en jaguar
Les rachitiques
hypercritiques
Dithyrambiques d’arrière
boutique
Les éclectiques
hypothétiques
Les iniques
monosyllabiques
Les avatars les plus
jobards
Les tétards rongés du
cafard
Et les vantards toujours
en retard
Et les tortillards du
braquemart
C’est la rentrée dans
les pourtours
C’est la honte à tous
les péages
Les enculés sont de
retour
Leur persistance me fout
la rage
TU L’AS VOULU
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003)
Tu as voulu
Être foutue
Tu l’as dans le cul
Tu ne te sens plus
MEZZANINE
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003)
Il était une fois
Un bel escalier
Rue des Possédés
Six marches de bois
Tu le monteras
Ce chemin de croix
Ce chemin vers moi
Ce chemin de roi
Et tu trouveras
Sous le vasistas
Car tu cries famine
Mes couilles et ma pine
CE QUE ME DIT TON CUL
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003, extraits)
Ton cul est au menu
De ce jour de paresse
Cent fois tu es venue
Me présenter tes fesses
J’attends ton pas
rapide
En cette journée sordide
Où moi je suis avide
De tes caresses lucides
Tu sais bien comme moi
Que tout est terminé
Mais nous sommes encore
là
Il faut bien s’enfiler
Rien ne reviendra plus
Les beaux jours ont passé
Rien ne remontera plus
Les temps sont pacifiés
Rien ne renaîtra plus
On n’ira pas plus
oultre
L’univers est conclu
Et tu viens te faire
foultre
On n’ira plus au bois
La fin a commencé
Montre-moi ton détroit
Il vaut mieux s’empaler
Rien ne s’inventera
plus
Les lauriers sont coupés
Tes jarretelles sont
foutues
Les lilas sont fanés
Au dimanche de la vie
Lorsque tout est fini
Tu viens entrebâiller
Ta clairière étoilée
À pas précipités
Lorsque tout se périme
Tu viens être victime
De ma lubricité
Si jeune ton cul pourtant
Est aussi très ancien
Doublement enchantant
C’est pour ça que j’y
tiens
C’est qu’il rassemble
en lui
Tout le passé perdu
L’Histoire révolue
C’est pour ça qu’il
reluit
C’est pour ça qu’il
retient
Dans son cercle charnel
L’écume universelle
Du passé diluvien
Et Caïn et Abel
Dans son trou torrentiel
Babel et Raphaël
Et tous les archipels
Le plaisir est parti
Il est tout où je suis
Lorsque tu t’étends là
Toute nue sur le sofa
Alors nous héritons
Ensemble et pour toujours
De ce monde sans pardon
Qui brillait comme le
jour
De ce monde oublié
De ce monde rejeté
De ce monde sacrifié
De ce monde effacé
De ce passé maudit
Dont ils ne veulent plus
De ce vieux paradis
Qu’ils jettent aux
détritus
De ces ciels calomniés
De ces heures démodées
De cette écume noire
Qui s’appelait
l’Histoire
De ce monde abaissé
De ce passé blessé
De ce monde renié
De ce passé gommé
Ce passé renvoyé
Ce passé récusé
Ce passé licencié
Et sans indemnités
Nous sommes vivants
encore
Car nous sommes aux abois
Tu es vivante encore
Car tu es hors-la-loi
Ton cul est au menu
De ce jour de paresse
Cent fois tu es venue
Me présenter tes fesses
J’entends ton pas
rapide
En cette journée
splendide
Où je suis à l’affût
De l’esprit de ton cul
SANS MOI 2
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003, extraits)
Des performances
d’acteurs dans des installations
Visuelles et sonores
d’artistes intervenants
Qui interrogent l’espace
et les interventions
Des transmissions
transmises chez les intervenants
Sans moi ni moi ni moi
Ni moi ni moi ni moi
Les femmes au silicone et
leur trou aux hormones
De leur flore et leur
faune elles te feront l’aumône
Les femmes au téléphone
et leur beauté atone
L’harmonie règne enfin
sous la couche d’ozone
Jean-René qui renoue
avec la photo floue
Créateur inclassable qui
veut marier Mickey
Avec le dadaïsme et le
culte vaudou
Réinventant ainsi la
dissidence vraie
Sans moi ni moi ni moi
Ni moi ni moi ni moi
Je me garderai bien
d’être si discourtois
Je dis sans moi sans moi
Ni moi ni moi ni moi
Et le squat rénové de
la friche musicale
Espace d’émergence
pour programmes créatifs
Énergies collectives
actes alternatifs
Dans le cadre d’un vrai
projet municipal
LA COMÉDIE HUMAINE
(Philippe Muray, Les
Belles Lettres, 2003, extraits)
Il est couleur fluo chez
Papiers et Collés
Elle est Persépolis chez
Précaire et Carré
Il est péteur de plomb
chez Paniers et percés
Elle est association chez
les désassociés
Il était bruit qui court
chez plusieurs arguments
Elle était auxiliaire
pour Partie seulement
Il était fréquence
jeune sur Radio Danse du scalp
Elle était fongicide sur
la route des Alpes
Il est de quoi je me mêle
chez Devoir d’ingérence
Elle est plus jamais ça
au Livre des Records
Il est toilettes
publiques pour Devoir d’indécence
Elle est auxiliaire chez
les Dents de la mort
Elle était eau potable
chez Osmose et Filtrages
Il était symbolique chez
Symbole et Carnage
Elle était standardiste
dans le téléphone rouge
Il était roi des cons
pour la reine des courges
Il est dernier quart
d’heure chez les Comptes à rebours
Elle est couleuse de
bielles chez Dissimilitude
Il est littérature
contre la solitude
Elle est succès posthume
chez Ça vaut le détour
Il était Roméo et
vendait des pizzas
Elle était Juliette dans
la pizzeria
Il était mise en scène
de la sottise humaine
Elle était mise en
bouche à la borne-fontaine
Elle est poème en prose
sur post-it seulement
Il est metteur ailleurs
au-dessous du volcan
Elle est metteuse en lieu
le jour du ramadan
Il est chorégraphie chez
les Emboîtements
Il est espace espace
offert par l’agence Exprimez
Elle est marque sans
marque chez Étiquette blanche
Il est jour sans achats
chez Baisez protégés
Elle est très radicale
chez Du côté du manche
Elle est mise en abîme
chez Habitat d’hiver
Il est multifonction chez
la Cause et l’envers
Elle est norme sexuée
chez Parcours atypique
Il est déconstruction
chez Pollution éthique
Il était discussion
entre deux cartes à puces
Elle était mal en point
chez Antidépresseur
Il était égaré aux
confins de la peur
Elle était pas de
contact chez Terreur des virus
Il est flûte enchantée
le Jour des vieilles pivoines
Elle est hernie discale
au Bar de L’Abondance
Il est plasticien le long
des anciennes douanes
Elle est psychorigide
sauf pendant les vacances
Elle était pompe le nœud
chez Insulte sexiste
Il était c’est mon
doigt chez Culbute fétichiste
Elle était jambes en
l’air chez Images dégradantes
Il était culbuteuse chez
les Intermittentes
Ils se sont rencontrés
chez Pensée coup de poing
Ils se sont enlacés au
festival du coin
Ils ont dîné ensemble
aux Laboureurs d’étoiles
Ils sont entrés ensemble
chez Collectage oral
Il a eu ses faiblesses
chez Racines occitanes
Pour une preneuse de
risques aux allures de tzigane
Elle-même s’est
enflammée chez Contre-indication
Pour un preneur de son
ennemi des conventions
Ils se sont séparés et
c’est bien mieux ainsi
Sur des sonorités et
rythmes d’aujourd’hui
Ils se sont retrouvés
chez Dérailleurs de trains
Mais ils avaient perdu
l’un et l’autre leur entrain
Elle était patrimoine
lorsque tout a merdé
Il était évènement
quand tout a chaviré
Elle était catastrophe
quand ça s’est renversé
Il était grand écart
quand elle s’est écartée
Il était fin finale
quand ça a débuté
Elle était monde d’avant
chez Regrets éternels
Il était et après quand
ça a explosé
Elle était et alors dans
le grand rire du ciel
Ils étaient maintenant
chez Maintenant et maintenant
Ils étaient au présent
chez Présent et présent
Ils étaient actuellement
chez Actuel et actuel
Ils étaient au courant
des dernières nouvelles
Ils sont plus rien du
tout chez Nulle part et jamais
Ils sont clé sous la
porte à Sans laisser d’adresse
Ils sont disparition chez
Néant et paresse
Et tu es mon amour chez
Toujours et après
LE CENTRE COMMERCIAL
20H00
Donnez-m’en à 20 heures
Des adolescents qui
disparaissent
Des tremblements de terre à
Los Angeles
Donnez-m’en je n’ai pas peur
De la misère et des CRS
Il n’y a vraiment que ça qui
m’intéresse
Le monde est grand tout est
possible
Et moi j’en ai du temps de
cerveau disponible
Alors donnez-m’en
Donnez-m’en du divertissement
J’aime trop ça oui beaucoup
vraiment
Je m’ennuie tellement
Donnez-m’en à 20 heures
Des attentats chimiques à
Tokyo
Des faux réseaux pédophiles à
Bordeaux
Donnez-m’en je n’ai pas peur
Et l’horreur c’est comme le
porno
Alors donnez-m’en des tas de
ground zero
Le monde est grand rien n’est
impossible
Et moi j’en ai du temps de
cerveau disponible
Alors
donnez-m’en
Donnez-m’en du divertissement
J’aime trop ça oui beaucoup
vraiment
Je m’ennuie tellement
S’il n’y a pas de morts
Je crois bien que ce soir
Il va falloir encore
Aller racheter à boire
S’il n’y a pas de morts
Je vais perdre l’espoir
Alors donnez-m’en à 20 heures
Des séries sur des tueurs en
série
Et des épidémies en Sibérie
Donnez-m’en je n’ai pas peur
Des tsunamis à Miami
Ça passe le temps comme c’est
pas permis
Le monde est grand non mais
j’hallucine
Et moi j’en ai du temps de
cerveau disponible
Alors
donnez-m’en
Donnez-m’en du divertissement
J’aime trop ça oui beaucoup vraiment
Je m’ennuie tellement
Donnez-m’en…
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FIN
SEPTEMBRE DEBUT OCTOBRE
Fin
septembre
Début
octobre
Elle
dort
Dans une
chambre en désordre
Fin
septembre
Souvenir
d’été
Souvenir
d’avoir été
Car le
jour
Peau de
chagrin
Et
l’amour
Inopportun
Cela ne
fait pas l’ombre
La nuit
qui vient
Et la
pluie qui tombe
Comme un
coup de poing
Fin
septembre
Début
octobre
Je sors
D’une
chambre en désordre
Fin
septembre
Fenêtres
fermées
Et
peut-être à tout jamais
Car le
jour
Peau de
chagrin
Et
l’amour
Inopportun
Cela ne
fait pas l’ombre
La nuit
qui vient
Et la pluie
qui tombe
Comme un
coup de poing
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LA PUTAIN PUBLICITAIRE
Je suis belle ô mortels
comme un rêve publicitaire
Une rose un parfum
Je ne suis pas jolie
Je suis pire
Et mes yeux sont d’un
bleu
Very irrésistible
Plus profond qu’une carte
bleue
C’est terrible
Je ne suis pas jolie
Je suis pire
Alors allonge pour que je
m’allonge
Si t’as la voiture tu
l’auras la femme
Alors éponge le désir qui
ronge
Si t’achètes des
chaussures tu sauveras ton âme
I need your
money honey
So I say
Hit me babe one more time
Like a bitch on a beach in the summertime
Il n’y a pas d’amour
Il n’y a que des preuves
d’amour
Et moi je suis ta pute et
ta soumise
En 4 par 3 dans une
cuisine exquise
Alors allonge pour que je
m’allonge
Si t’as la voiture tu
l’auras la femme
Alors éponge le désir qui
ronge
Si t’achètes des
chaussures tu sauveras ton âme
I need your
money honey
So I say
Hit me babe one more time
Like a bitch on a beach in the summertime
Hit me babe one more time
Like a hore in the war ‘till the end of time
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LE
CENTRE COMMERCIAL
Je
m’étais perdu dans le centre commercial
Et dans
la musique de l’ascenseur social
……….
Et c’est
là je ne sais pas ce qui m’a pris dans le centre commercial
Ou enfin
plutôt si
J’ai
sorti un fusil dans le centre commercial
C’était
comme au ralenti dans le centre commercial
Dans le
centre commercial…
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LE DEGRE
ZERO DE MON ECRITURE
Tu es ma
plume
Costume
Écume
Mon coulis d’amertume
Tu es mon masque et mon sang d’encre
Ma brume
Mon
humeur posthume
Quand tu écris ça pour moi…
Tu es ma
rime
Haut des cimes
Abîme
It seems
that you’re just like the dream
Tu es l’exception qui me confirme
L’abîme
Ma rime
Ma frime
Quand
tu écris ça pour moi…
Ma
sobriété
Tu es
mon âme
Femme
Petit drame
Ma plastique
Ma larme
Tu es mon creux mon merde si je
veux
Mon atlantique
à la rame
Quand
tu écris ça pour moi…
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LE MONDE A L’ENVERS
Je marche sur les mains
J’ai du sang sur le trottoir
Je raconte des chiens
Je promène des histoires
J’ai le temps assassin
Et l’avenir au hasard
Pour le reste on verra bien
Miroir ton plus suis
ne je
Je ne suis plus ton miroir
J’ai mis le monde à l’envers
Et contre tous de travers
Fin la c’est si rien peux n’y je
Et dans
l’ombre sombre et les revers
J’ai mis le monde à l’envers
Fin la c’est si rien peux n’y je
J’habite au 21
Mais j’ai perdu la mémoire
A philosopher en vain
Tu vois j’ai quitté ton boudoir
Je t’ai aimé demain
Je t’aimerai hier soir
Pour le reste on verra bien
Miroir ton suis plus
ne je
Je ne suis plus ton miroir
J’ai mis le monde à l’envers
Et contre tous de travers
Fin la c’est si rien peux n’y je
Et dans
l’ombre sombre et les revers
J’ai mis le monde à l’envers
Assassin d’être rien peux n’y je
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LES YEUX
SECS
Allez
vas-y fais moi mal
Que je
te montre un peu
Mon côté
sentimental
Tiré par
les cheveux
Allez
vas-y déchire
Moi le
cœur et les lettres
Qu’on
aurait pu s’écrire
Je ne
sais plus quoi me mettre
Tu l’as voulu tu l’as ton mec
Tu l’as voulu faudra faire avec
Les yeux secs
Alors
vas-y explose
Moi l’amour
et le reste
Qui ne
sent plus la rose
Fais ta
sale petite peste
Et puis vas-y
éclate
Toi et
moi la gueule
Je tends
la batte pour me faire battre
J’ai
toujours été seul
Tu l’as voulu tu l’as ton mec
Tu l’as voulu faudra faire avec
Les yeux secs
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ON N’EST PAS À L’ABRI D’UN SUCCÈS
On n’est pas à l’abri d’un succès
On n’est pas à l’abri d’un succès
On n’est pas à l’abri d’un succès
On n’est pas à l’abri d’un succès
Et allez à qui le tour
De nous prouver son amour ?
Allez allez les gagneuses
Dans les autos tamponneuses
Et sur le Galactica
Des tickets de tombola
Grand huit des émotions
Qui veut gagner des
millions ?
On n’est pas à l’abri d’un succès
On n’est pas à l’abri d’un succès
Et en avant
la kermesse
Qui veut
donner la messe ?
Allez tous
sur le booster
Chacun
l’aura son quart d’heure
C’est la loi de l’attraction
Faut l’attraper le pompon
Et la vue vaut bien le coup
Du haut de la grande roue
« Vous qui entrez
par là laissez toute espérance
Mais sachez que 100%
des gagnants auront tenté leur chance »
Et allez
tourner manège
Qui est-ce
qui offre du rêve ?
Pas facile
de réussir
Rendez-vous
au stand de tir
Attention
aux toboggans
C’est
dangereux c’est glissant
Car si tu
foires à la foire
Pour toi
c’est fini l’espoir
On n’est pas à l’abri d’un succès
On n’est pas à l’abri d’un succès
On n’est pas à l’abri d’un succès
On n’est pas à l’abri d’un succès
=======================================================
SCÈNE DE CRIME
Dis-moi pourquoi tu
pleures
Pauvre petite fille riche
Attachée au radiateur
T’as déjà l’air un peu
moins drôle
Où sont tes amis célèbres
Ton sourire et ton
rimmel ?
Allez dis-moi pourquoi
dis-moi pourquoi tu pleures
My poor little sister
C’est fou la terreur que
je t’inspire
Tu n’avais qu’à pas rire
Tu n’avais qu’à me parler
Je m’en fous c’est trop
tard tu peux t’attendre au pire
Alors comme ça je suis un
looser
Méfie-toi petite conne
Car si je te mange le
cœur
T’auras l’air un peu
moins love
Et tu verras c’est
phénoménal
Y’aura ma photo dans le
journal
Allez dis-moi pourquoi
dis-moi pourquoi tu pleures
My poor little sister
C’est fou la terreur que
je t’inspire
Tu n’avais qu’à pas rire
Tu n’avais qu’à me parler
Je m’en fous c’est trop tard
tu peux t’attendre au pire
Non e possibile per favor
De tailler les hanches à la hache
Salvator
Et d’arracher l’épiderme de la femme
moderne ?
Dis-moi pourquoi tu
pleures
My poor little sister
C’est fou la terreur que
je t’inspire
Tu n’avais qu’à pas rire
Tu n’avais qu’à me parler
Je m’en fous c’est trop
tard tu peux t’attendre au pire
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs et je vais prendre ta douleur
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
Je ne jouis que si tu
meurs
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TEL QUEL
FUMER TUE
C'est un matin si tranquille j'allume une cigarette,
Il ne faut pas paraît-il mais c'est mon usage,
Je sais ce que ça fait, ouais t'inquiètes demain j'arrête,
Je ne voudrais pas nuire à mon entourage"
Mais c'est comme à l'accoutumée
Ma volonté s'envole en fumée
J'en meurs d'envie, j'en meurs, je sais ...
Ça va !
Qu'on ne me dérange pas !
Je sais que c'est écrit là
Il ne faut pas paraît-il mais c'est mon usage,
Je sais ce que ça fait, ouais t'inquiètes demain j'arrête,
Je ne voudrais pas nuire à mon entourage"
Mais c'est comme à l'accoutumée
Ma volonté s'envole en fumée
J'en meurs d'envie, j'en meurs, je sais ...
Ça va !
Qu'on ne me dérange pas !
Je sais que c'est écrit là
Mais c'est la seule attitude
Qu'hélas on m'ait laissé par habitude
Pour avaler mes solitudes
Et c'est très bien comme ça !
C'est un matin si tranquille j'allume une autre cigarette,
La vie ne vaut, paraît-il, que si elle est dangereuse,
Je sais ce que ça fait, ouais t'inquiètes demain j'arrête,
Je ne la voudrais pas lente et douloureuse"
Mais c'est comme à l'accoutumée
Ma volonté s'envole en fumée
J'en meurs d'envie, j'en meurs, je sais ...
C'est un matin si tranquille j'allume une autre cigarette,
La vie ne vaut, paraît-il, que si elle est dangereuse,
Je sais ce que ça fait, ouais t'inquiètes demain j'arrête,
Je ne la voudrais pas lente et douloureuse"
Mais c'est comme à l'accoutumée
Ma volonté s'envole en fumée
J'en meurs d'envie, j'en meurs, je sais ...
Ça va !
Qu'on ne me dérange pas !
Je sais que c'est écrit là
Qu'on ne me dérange pas !
Je sais que c'est écrit là
Mais c'est la seule attitude
Qu'hélas on m'ait laissé par habitude
Pour avaler mes solitudes
Et c'est très bien comme ça !